29 avr. 2014

Garbo - Brancusi

Pour revenir sur le commentaire fait par Nina sur le portrait de Garbo posté ici il y a deux jours et son rapport avec la Muse de Brancusi, voici un élément d'appréciation...


Évidemment...

Dix

Dix revues de cinéma dans lesquelles j'ai appris à aimer le cinéma.
Certaines dégottées chez les bouquinistes... quand même...

28 avr. 2014

Grands affichistes de cinéma

 C'était une époque où les affiches de cinéma n'étaient pas des collages réalisés par photoshop, mais l’œuvre de dessinateurs-poètes.

Constantin Belinsky,
né en 1904 à Bratislava mort en 1999 à Paris, est un affichiste, peintre et sculpteur français d'origine ukrainienne.
Constantin Belinsky est l'un des affichistes de cinéma les plus prolifiques des années 1950.
Il arrive à Paris en 1925 et réalise ses premières affiches pour le distributeur Gray Film à partir de 1930.  Sa passion pour la sculpture se retrouve dans ses compositions, notamment ces visages taillés qui semblent comme travaillés au biseau. Ainsi, l'une de ses affiches les plus emblématiques reste Le Ciel est à vous (Jean Grémillon, 1943) : Madeleine Renaud et Charles Vanel y apparaissent comme façonnés sous un faisceau de lumière. Comme son ami affichiste Boris Grinsson, Belinsky travaille peu pendant la Seconde Guerre mondiale. À partir de 1945 et jusqu'en 1960, des sociétés américaines - la Fox, Universal et Columbia - le sollicitent. Il signe alors notamment les affiches de Laura (Otto Preminger, 1944), Tant qu'il y aura des hommes/ From Here to Eternity (Fred Zinnemann, 1953), La Soif du mal/Touch of Evil (Orson Welles, 1958). Il se spécialise dans le genre fantastique (L'Étrange créature du lac noir de Jack Arnold, en 1954), veine qui va déterminer la seconde partie de sa carrière. Belinsky devient essentiellement un affichiste de films de genre : péplums, films de guerre, films noirs, films de cape et d'épée, films de monstres japonais...
 
 
 

Le ''musical'' du Lundi

En souvenir de mes séances cinéma du jeudi après-midi et du goût immodéré des comédies musicales que j'y ai acquis!
Tin Pal Alley (1940)
de Walter Lang
avec Alice Faye, Betty Grable, les Nicholas Brothers

27 avr. 2014

I want to be alone


David O. Selznick Autant en emporte le vent - mémos 2

Ch. 1
28 mai 1936
A Katharine Brown
Je suis dans une situation difficile avec Autant en emporte le vent. Le problème est le suivant: Que pensez vous de Ronald Colman comme vedette?... Il m'a paru très intéressé ...Pour les têtes d'affiche féminines nous pourrions essayer des gens comme Myriam Hopkins ou Tallulah Bankhead...Je ne connais l'histoire que d'après le résumé, vous connaissez le livre. Pensez vous que Colman soit une idée folle? Le problème est qu'il lui faut des siècles pour se décider.
 
 
24 décembre 1936
A M.J.H. Whitney
Cher Jock.
Ai envoyé un télégramme à Tallulah :'' Chère Tallulah, les essais sont à la vérité très prometteurs.. Suis toujours tracassé par la première partie de l'histoire et franchement, si je devais aujourd'hui vous donner une réponse, ce serait ''non''. Mais si nous pouvons laisser la question ouverte, je puis vous dire très honnêtement qu'il y a de fortes possibilités...Mais je ne puis vous donner de réponse avant quelque temps.''
 
 
 
 
4 janvier 1937
A M. O'Shea
L'une de nos plus fortes possibilités pour la tête d'affiche d'Autant en emporte le vent est Errol Flynn.
Myron (frère de David O. Selznick est un des plus grands agents d'Hollywood)  va déterminer avec les frères Warner s'ils nous donneraient un film par an avec Flynn, si nous lui donnions cette tête d'affiche.
Je vous dit confidentiellement que, pour Cukor (réalisateur prévu pour le film) et moi le choix se porterait dans l'ordre sur 1- Clark Gable. 2- Gary Cooper. 3- Errol Flynn.
 
Après un passage éclair de Norma Shearer...
 
3 fevrier 1937
A Katharine Brown et Oscar Serlin (chargé de la recherche de nouvelles vedettes pour Selznick International).
Rectifiant une erreur sur le sujet dans télex. Je n'éprouve pas d'enthousiasme pour Vivien Leigh. J'en aurai peut-être. Mais, jusqu'à présent, je n'ai jamais vu une photo d'elle. Verrons bientôt Fire over England (tourné en Angleterre par Vivien Leigh et Laurence Oliver) et à ce moment là, bien sur nous verrons Leigh...
 
23 mars 1937
A Katharine Brown
Vous informe avec beaucoup de regrets que les chances d'avoir Gable sont voisines de zéro, sinon en fait carrément inexistantes. donc, tout se passe comme si nous devions faire toute la distribution avec des nouveaux venus...
A suivre...

26 avr. 2014

David O. Selznick - Autant en emporte le vent- Mémos 1


 
''La différence entre les autres producteurs et moi, dit David O. Selznick, c'est que je m'intéresse aux mille et un détails qui entrent dans la fabrication d'un film. C'est leur ensemble qui fait un grand film ou qui le démolit. Personnellement, je considère qu'il m'appartient d'être responsable de tout.''

Né dans le milieu du cinéma, David O' Selznick entra rapidement comme assistant à la MGM, qu'il quitta pour la Paramount puis pour la RKO, où il produit entre autres Heritage et King Kong. De retour à la MGM, il épouse la fille du patron, Louis B. Mayer, et devient un des grands producteur de la MGM avant de créer son propre studio la Selznick International Pictures.  

Il va devenir le plus célèbre et le plus ambitieux des grands producteurs américains. Il a lancé Katharine Hepburn,Ingrid Bergman, Vivien Leigh, Jennifer Jones...Il est allé chercher Alfred Hitchcock en Angleterre. Il a produit le plus grand succès de l'histoire du cinéma Autant en emporte le vent...

Pendant 36 ans il a inondé ses collaborateurs de milliers de mémos (notes, lettres, telex, télégrammes...) où il donne son avis sur tous les aspects qui entrent dans la production de ses films.

Nouvelle petite rubrique : David O' Selznick-Mémos

 

25 mai 1936

A Katharine Brown

Ai examiné Autant en emporte le vent et y ai réfléchi attentivement. Je pense que c'est une bonne histoire et comprends votre sentiment à son égard. Si nous avions sous contrat une femme qui puisse être la vedette idéale, je serais probablement plus enclin à l'acheter que je ne le suis aujourd'hui. Mais je pense réellement qu'il n'aurait de valeur en tant que spectacle que si nous avions une telle vedette à notre disposition, ou si le livre avait un formidable succès de vente. Le payer très cher aujourd'hui dans l'espoir d'avoir une telle vedette et/ou dans l'espoir que le livre sera un formidable succès est, je le crois, bien aventureux. Peut-être qu'une compagnie plus importante peut faire une offre d'achat aujourd'hui. Mais je ne crois pas que nous puissions prendre de tels risques. S'il n'est pas acheté immédiatement, je sais que vous surveillerez alors ses ventes avec attention et s'il menace d'être un nouveau ''Anthony Adverse'' ... nous serons alors probablement aussi vite informés que n'importe quelle autre compagnie. Et s'il est acheté entre-temps, nous ne devrons pas en avoir de regrets.

J'ai le sentiment, par parenthèse, que le contexte historique est un handicap pour le livre, comme en témoigne ''So Red the Rose'' ( Paramount 1935) qui laissait prévoir, lui aussi, une vente formidable et qui, par certains détails se trouvait dans la même catégorie, et se révéla, adapté à l'écran, une catastrophe. Très touché par votre intérêt et votre initiative immédiate à ce sujet et ne voulant pas vous décourager d'attirer notre attention aussi énergiquement sur toute histoire ancienne ou moderne que vous rencontrerez et donc tout à fait désolé de répondre par un non à votre enthousiasme pour cette histoire.

 

Mais... La nuit portant conseil...

 

26 mai 1936

A Katharine Brown

Voudrais que vous notiez que j'ai davantage réfléchi à propos d' Autant en emporte le vent. Plus j'y réfléchi, plus j'ai le sentiment qu'il y a un excellent film à en tirer. Vous suggère d'attirer l'attention de Merian C. Cooper et M. Whitney sur une réalisation par Pionneer d'un film si possible en couleurs, spécialement, s'ils peuvent faire accepter le rôle très typé de l'homme à Gary Cooper. Si j'étais à MGM, je crois que j'achèterais le film pour une association du genre Gable-Joan Crawford.

25 avr. 2014

quizz

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A poils...

Les poils sous les bras ont-ils été, sont-ils, seront-ils tendance???
Moi j'ai mon avis... J'ai dit mais j'ai rien dit...
Marina  Vlady
Sophia Loren
bis
ter... T'es où Carlo???
Jeanne Moreau
Julia Roberts
Penelope Cruz (Je ne peux pas imaginer que ce soit involontaire...)

24 avr. 2014

Les belles (et très regrettables) histoires de tonton Charlus





Ou comment Greta Garbo n’effectua pas son retour dans La duchesse de Langeais.

En 1941 Greta Garbo tourne son dernier
film Two-faced woman (La femme aux deux visages) de George Cukor. C’est un gros échec commercial.  La MGM, qui tient à son actrice, signe un nouveau contrat de 150 000 $ pour un nouveau projet de film. Dans The Girl from Stalingrad, Greta Garbo doit incarner une résistante russe pendant la Seconde Guerre mondiale mais l'actrice n'est pas intéressée par ce projet et le rejette. Avec ce dernier refus, l'actrice préfère mettre un terme à ce contrat et Louis B. Mayer ne peut qu'accepter son départ de la MGM, dix-huit ans après son arrivée. Les raisons qui ont poussé la star à quitter aussi vite la major restent floues mais on peut imaginer qu'elles sont multiples - la lassitude des tournages, les décès d'Irving Thalberg, de Mauritz Stiller ou de sa sœur, les changement de goûts du public.

Mais cette retraite anticipée, elle n'a que 36 ans lorsqu'elle quitte la MGM, n'atténue en rien le mythe et le mystère qui restent associés à l'actrice. Greta Garbo va être courtisée par des studios, des producteurs, des réalisateurs qui tiennent absolument à ce qu'elle joue dans leurs films, même pour une apparition. Entre 1943 et la fin des années 60, elle va recevoir une liste de films dont la richesse des scénarios et la qualité des réalisateurs feraient pâlir de nombreux acteurs parmi les plus grands.

Parmi ces films, on peut citer : des remakes de ses propres films comme Flesh and the Devil (prévu en 1950 avec Clarence Brown à la réalisation), Inspiration (prévu en 1948 avec George Cukor à la réalisation) ou Grand Hotel (un téléfilm pour la télévision italienne en 1964) ; des biographies de personnalités telles que George Sand, Cléopâtre, Jeanne d'Arc, Elisabeth d'Autriche, Marie Curie, Sarah Bernhardt, Coco Chanel ou Catherine II de Russie ; des scénarios originaux comme Olympia (tourné en 1960 par Michael Curtiz), Saint Joan (tourné en 1957 par Otto Preminger), Woman of the Sea (jamais tourné), L'Inconnue de la Seine (un projet de Billy Wilder jamais tourné), My Cousin Rachel (avec George Cukor prévu à la réalisation, mais tourné en 1951 par Henry Koster) ou Ulysse (un projet de G. W. Pabst qui est finalement tourné en 1954 par Mario Camerini). Il faut également noter que de nombreux réalisateurs/producteurs envisageaient l'actrice comme leur premier choix pour un rôle dans leurs films : Arch of Triumph (Lewis Milestone), Joan of Arc (Victor Fleming), Anastasia (Anatole Litvak), Sunset Boulevard et Fedora (Billy Wilder), L'Aigle à deux têtes (Jean Cocteau), Les 55 jours de Pékin (Nicholas Ray), Ludwig (Luchino Visconti), Madame Bovary (Vincente Minnelli), The Paradine Case (Alfred Hitchcock), A Royal Scandal (Otto Preminger), Scaramouche (George Stevens) ou A Woman's Face (George Cukor). Dans la majorité des cas, Garbo a refusé le rôle qui lui était proposé mais certains films ont pu dépasser l'étape de la simple proposition. Parmi ces projets, on peut citer l'adaptation par Max Ophuls, du roman La Duchesse de Langeais, curieusement appelée ici ''de Langelais''(sic),  qui représente le projet de come-back le plus avancé de l'actrice.

 
 Le producteur Walter Wanger souhaite produire une adaptation de La Duchesse de Langeais d'Honoré de Balzac avec Greta Garbo dans le rôle titre, James Mason dans celui de Général Armand de Montriveau et Max Ophuls à la réalisation. Le tournage est prévu pour le mois de septembre 1949 dans les studios italiens de Cinecittà où les travaux sur les décors ont débuté depuis le mois d'août. Le choix de l'Italie tient au fait que Walter Wanger s'est allié à Giuseppe Amato et à Angelo Rizzoli, respectivement producteur et éditeur italiens. A la mi-avril, Wanger et Garbo rencontrent les deux hommes dans la chambre d'hôtel de l'actrice, qui fait en sorte qu'ils ne puissent pas détailler son visage sous toutes les coutures en tirant les rideaux et en portant un large chapeau. Peu rassurés par le physique de l'actrice, les deux financiers exigent que Garbo réalise un screen-test, ce qu'elle fait le 5 mai 1949 avec le directeur photo Joseph Valentine. 23 minutes de film en noir et blanc sont tournées et le résultat, superbe, rassure Wanger qui est persuadé qu'il va satisfaire les financiers.
 
 
 
Tout semble réuni pour que le film se réalise ; l'actrice est prête, l'acteur est choisi tout comme le réalisateur et scénariste Max Ophuls, et il ne reste plus qu'à obtenir l'aval des Italiens. Mais malheureusement pour Walter Wanger, rien ne se passe comme prévu et beaucoup de problèmes arrivent d'un seul coup : les deux financiers ne supportent pas de voir le budget augmenter, tardent à apporter leur part de financement prétextant que Garbo ne les a pas assurés de sa participation, et finissent par se retirer du projet ; la MGM, qui débute le tournage de Quo Vadis, a réservé tous les studios de Cinecittà et Wanger ne peut pas grand chose face à la puissance de la major ; le Hays Office annonce au producteur que le script n'est pas acceptable ; et enfin Max Ophuls doit repartir en France dès le mois de novembre pour tourner La Ronde.

Walter Wanger donne une conférence de presse en janvier 1950 annonçant que le tournage débutera dès le printemps suivant mais, malgré toutes ses tentatives auprès des grandes majors américaines, il n'arrive pas à trouver les fonds nécessaires pour mener à bien son projet. Greta Garbo, de son coté, a perdu tout intérêt pour le film et préfère mettre un terme à son contrat. Exaspérée d'avoir perdu autant de temps dans la préparation d'un film, l'actrice rentre à New York où elle jure auprès de ses proches qu'elle ne tournera plus jamais. Après ce rendez-vous raté, Greta Garbo se fait plus discrète que jamais et tire un trait, définitif cette fois-ci, sur le monde du cinéma. Les années vont passer, les gens vont continuer à l'admirer, espérant la revoir sur grand écran. Mais c'est fini, la Divine n'existe plus que sur la pellicule de ses films en noir et blanc et les projets tant rêvés par Billy Wilder, Max Ophuls ou Luchino Visconti nous font regretter qu'elle ait quitté si vite le monde du cinéma.

Restent ces screen-tests qui sont les dernières apparitions de la Divine devant une caméra. Ils témoignent de la beauté et de l'élégance de Garbo, de son incroyable photogénie et du mystérieux rapport qui s’était établi entre elle et la caméra.

23 avr. 2014

Renée Adorée





Qui se souvient, qui connait même Renée Adorée ? Peu de gens je pense. Moi-même je n’en eus rien su si Wikipédia n’était venu me conter cette affaire-là. L’autre chemin qui me mena à elle est celui de Ruth Harriet Louise, photographe de plateau de la MGM dans les années 20, qui fit d’elle de magnifiques portraits. Et pourtant elle fut une star à Hollywood et la première française à être reconnue comme telle.

Renée Adorée serait née Jeanne de la Fonte, à Lille, en France, le 30 septembre 1898 mais peut-être aussi Émilie Louise Victorine à Reeves, dans le district d'Altona, à Hamburg le même jour mais un an plus tôt.- Les détails sur ses origines, son enfance ou même sa jeunesse ont toujours été et demeurent encore aujourd'hui d'une très grande imprécision. 
Sa courte carrière, les circonstances de sa mort, les films dans lesquels elle a tourné, les comédiens avec qui elle a joué, y sont peut-être pour quelque chose : elle était et demeure cette femme mystérieuse, fragile, quelque peu évanescente, venue de nulle part et qui allait disparaître avant d'avoir donné sa pleine mesure. On sait qu'elle est d'origine française et ses plus fiables biographes, persistent à dire qu'elle fut découverte «en Europe» par des producteurs de New York et qu'à cause de cela, elle se serait retrouvée comédienne à
Broadway en 1920. D'autres, moins fiables racontent qu'elle se trouvait en Russie, en tournée théâtrale, au tout début de la Grande Guerre et que de là elle serait passée en Angleterre puis finalement aux États-Unis où elle continue son métier d’actrice à Broadway.

En 1920 elle a l’opportunité de travailler à Hollywood. Dès son arrivée elle devient Renée Adorée et tourne son premier film The Strongest de Raoul Walsh (déjà…) 
Elle épouse Tom Moore, acteur à succès. Malgré sa petite taille, sa beauté, sa sensualité, son sourire et ses yeux bleus pénétrants lui confèrent une incroyable présence. Elle va tourner dans la foulée une dizaine de films, dont un avec Buster Keaton.

1925 est sa grande année. Elle est Mélisande aux côtés de John Gilbert dans un des plus grands succès de la MGM The big parade. Le public découvre en eux le couple idéal. Renée Adorée passera avec succès l’avènement du parlant. Elle tournera avec Lon Chaney, retrouvera John Gilbert pour trois autres films et sera à quatre reprises la partenaire de Ramon Novarro. En 1930 elle avait tourné dans 44 films. Cette année-là  la tuberculose l’oblige à quitter les studios. Elle mourra peu après son 35ème anniversaire le 5 octobre 1933 en Californie.
Renée Adorée la bien nommée 
Photos de Ruth Harriet Louise